Le marché du porc semble s’être déconnecté de l’offre et la demande. Et ce aussi bien en France que dans l’Union Européenne. Une telle observation interpelle quant à l’évolution et l’organisation de la filière porcine.
Une synthèse intéressante explique le nouveau visage du cycle du marché du porc, dans Agreste Conjoncture de juin 2010. En effet, malgré le recul régulier de la production en France, le prix du porc ne se renforce pas. Lors des cycles précédents, le prix reculait alors que la production augmentait et vice-versa. Mais depuis 2008, ce n’est plus le cas. Et cette observation vaut au niveau européen, même dans les Etats-membres où la dynamique de production est différente, comme l’Allemagne. Prix et production varient dans le même sens depuis le troisième trimestre 2008 dans l’Union Européenne, et le quatrième trimestre de la même année en France.
Et pourtant, plusieurs faits auraient dû influencer le cours du porc de manière significative :
- La production porcine française recule annuellement de 0,5 % en têtes et de 0,2 % en poids. Cette évolution est liée en partie à la concentration et à la spécialisation des ateliers.
- Malgré le recul de la production, le prix du porc continue de se contracter à un rythme annuel de 1,7 % depuis 1999. Dans le même temps, le solde du commerce extérieur s’est contracté de 2,1 % par an.
- Le prix du porc n’a pas répercuté la flambée du cours des matières premières qui a entraîné un bond de 39 % du prix de l’aliment, tandis que le prix du porc n’a gagné que 1 %.
Malgré cela, le cycle du marché du porc paraît s’atténuer. L’offre et la demande ont un rôle moins prononcé qu’au cours des cycles précédents. L’augmentation de taille des ateliers et leur spécialisation répondent à la nécessité pour les éleveurs de porcs d’améliorer leur compétitivité pour faire face à de faibles cours. Le nouveau visage du marché du porc fragilise cependant toute une filière, dont la réorganisation est sans doute loin d’être finie.
NB : L’Union Européenne comptait 151 millions de porcins en novembre 2009, soit un repli de 1 % par rapport à l’année précédente. Le nombre de porcs charcutiers de 20 à 50 kg recule de 2,7 % et celui de truies de 1 %. La production porcine dans l’Union Européenne est prévue en hausse de 0,9 % en 2010.
PDF Agreste Conjoncture
Laisser un commentaire